L'Amant
Résumé
Marguerite Duras n'est alors qu'une lycéenne, en robe de soie, avec des souliers lamés or et coiffée d'un feutre d'homme. Elle vit dans la moiteur torride de Saigon, entre une mère neurasthénique, un jeune frère fragile, un frère plus âgé qui ne songe qu'à faire le mal. Un jour, un riche Chinois, avec une belle limousine noire, l'aborde. De cette fillette, il va faire une femme, il l'aime à la folie, tremble d'amour, toujours " à la merci d'une insulte". Elle le désire. Dans un studio de Cholon, ils vivent leur amour voluptueux derrière des persienne closes. Tout les sépare et aucun avenir commun ne leur est destiné. Le chinois est condamné à épouser une femme de son sang, à plier sous le joug paternel; la jeune fille rêve d'être écrivain et va partir pour la France... Du souvenir de ce premier amour, Marguerite Duras a écrit un livre admirable, tout de concision et de sensibilité, de nostalgie âpre et de volupté.
Commentaire
J'ai aimé l'ambiance qui ce dégagé du livre, une sensation de chaleur mais douce, parfois lourde. J'ai aimé l'histoire, l'amour de la jeune fille et de son amant, celui entre la jeune fille et son amie blanche. Un petit bijoux de souvenirs, parfois triste, souvent même. Des scènes érotiques décrite toujours avec ce style. Le style de Marguerite Duras, un style propre à elle. Un peu dur à lire parfois, mais c'est beau, une musique douce.
Un lieu unique, la tiédeur du climat, le Mékong, les rizières, le bruit des automobiles, la jouissance de la jeune femme, tout est fusionnel, comme si c'était évident, ce devait être ici, comme ça... On aime quand ils se retrouvent, toujours. On aime voir avec la jeune femme l'automobile noir devant son pensionnat. Quand elle monte dedans, elle se fait ramener par son amant. Un chinois, un colonisés. Ce n'est pas accepté, la jeune femme le sais, il ne peuvent pas être ensemble. Est-ce pour l'amour qu'elle le retrouve, non, c'est ce qu'elle dit, je t'aime pas. Pourtant, elle l'aime, un peu peut-être, mais elle ne le savait pas, jusqu'à la fin. Lui, il ne sais pas non plus, mais avant elle il s'en est rendu compte. Il viendra quand elle montera sur l' Alexandre Dumas, en direction de la France, oui, il sera là dans son automibile noir, il la regardera partir.
Des souvenirs, sur sa mère, son frère aîné, un être détestable auquel on ne peut s'attacher. Un petit frère, pas si petit que ça, sensible, aimé de sa soeur. Un amour, interdit, brulant, passionnant, elle le désir, elle veut encore, et encore. Elle y retourne, toujours, le soir, le jour aussi, elle rentre tard. Marguerite nous raconte tous ceci, à partir de photos, elle nous plonge dans ses souvenirs, une voulupté, écrite probablement avec nostalgie.
A 70 ans, elle écrit son amant, le premier, celui de ces 18 ans.